Lénine et la question nationale en Amérique Latine

Lénine et la question nationale en Amérique Latine

Alors qu'un peu partout montent les fascismes, la Bolivie vient d'adopter un nouveau nom : État Plurinational de Bolivie, et un nouvel emblème à l'image de toutes les nations qui le composent. C’est le bon moment pour se replonger dans la pensée de Lénine sur les nations. Dans cet article, Martín Delgado nous montre qu’elle est toujours d'actualité en Amérique Latine, et pourquoi pas ailleurs ?
Source : Vladimir Lenín y la cuestión nacional en América Latina - Anticonquista - Martín Delgado - 25 mai 2020
[sur la notion de "sociale-démocratie" au sens où Lénine l'entend dans ses textes lire l'ajout à la fin de l'article]

2020 a marqué le 150e anniversaire de la naissance du révolutionnaire russe Vladimir Ilyich Lenin. C’est dans ce cadre que nous voulons mettre en évidence une série d’approches d’ordinaire peu discutées et pourtant extrêmement importantes pour comprendre de nombreux conflits sociaux actuels. La pertinence de ces approches léninistes peut servir de guide dans la lutte sociale contemporaine. Nous présenterons également notre point de vue particulier sur la réalité dans laquelle nous sommes, la réalité latino-américaine.

Nous mettons l’accent sur la vision de Lénine parce que c’est ce révolutionnaire, et non pas tant Karl Marx et Frederich Engels, qui a le plus développé le thème de la pluralité ethno-culturelle et du nationalisme. C’est précisément parce qu’il a cherché les voies de la révolution socialiste dans une réalité ethnique extrêmement complexe, celle de l’Europe de l’Est, que Lénine a pu livrer des interprétations plus justes que celles de Marx, issu d’une famille qui avait sacrifié son ethnicité (les Juifs) au nom de l’ascension sociale au sein la société nationale allemande. En se replaçant dans le contexte, nous pouvons comprendre que Marx et Engels n’aient pas développé ces sujets parce qu’ils vivaient et pensaient depuis la métropole de l’Europe Occidentale alors que Lénine avait la grande tâche de penser et d’organiser à partir de la complexité culturelle et ethnique de l’Europe de l’Est.

Ses réflexions sont particulièrement pertinentes (même si elles ont plus de 100 ans) parce que dans le contexte actuel, les deux tendances de la question nationale décrites par Lénine sont toujours présentes. Aujourd’hui, nous avons d’une part l’avancée politique des secteurs ultra-nationalistes conservateurs et d’autre part l’avancée des minorités ethniques. Et dans le cas de l’Amérique latine, nous voyons à quel point ce sont les organisations indigènes qui remettent clairement en cause les entreprises capitalistes et les États nationaux (qui réaffirment, eux, leur nationalisme conservateur).

Dans le contexte actuel, il est très bon de relire ces classiques de Lénine qui ont été occultés. Examinons les approches léninistes.

Nationalités dans ce qui deviendra l’URSS

Les deux tendances de la « question nationale »

Lénine identifie clairement deux tendances historiques au sein de la soi-disant « question nationale ». D’une part, le « nationalisme bourgeois » et d’autre part, le « droit à l’autodétermination des peuples ». Le « nationalisme bourgeois » est dénoncé comme un masque pour diviser la classe ouvrière et pour encourager la montée des réactionnaires et l’impérialisme. Il déclare :

La conclusion ? C’est que tout nationalisme bourgeois libéral corrompt profondément le milieu ouvrier et porte un immense préjudice à la cause de la liberté et à celle de la lutte de classe prolétarienne. Cela est d’autant plus dangereux que la tendance bourgeoise (et la tendance bourgeoise féodale) se camoufle sous le mot d’ordre de la « culture nationale ». Au nom de la culture nationale ‑ grand‑russe, polonaise, juive, ukrainienne, etc., ‑ les ultraréactionnaires et les cléricaux, suivis par les bourgeois de toutes les nations, accomplissent une sordide besogne réactionnaire.

Lénine, Notes critiques sur la question nationale

Ou encore :

Regardez les capitalistes : ils essaient d’attiser l’hostilité nationale parmi le « peuple du peuple », mais ils gèrent parfaitement leurs propres affaires. Russes, Ukrainiens et Polonais, Hébreux et Allemands se retrouvent dans la même corporation. Les capitalistes de toutes les nations et religions sont unis contre les travailleurs, mais les travailleurs sont divisés et affaiblis par la haine nationale.

Lénine, La nationalisation de l’école hébraïque
Affiche soviétique de Viktor Koretski à la gloire du peuple multiculturel.

En même temps, il met en garde les organisations révolutionnaires contre l’instrumentalisation d’un certain nationalisme afin de canaliser les masses vers les intérêts de la bourgeoisie. À cet égard :

La social-démocratie doit avertir avec force le prolétariat et les classes ouvrières de toutes les nationalités de ne pas se laisser tromper par les slogans nationalistes de « leur » bourgeoisie, qui, avec des discours mélancoliques ou enflammés sur la « patrie », tente de diviser le prolétariat et de détourner son attention des fraudes de la bourgeoisie, qui conclut une alliance économique et politique avec la bourgeoisie des autres nations et avec la monarchie tsariste.

Lénine, Thèses sur la question nationale

Mais sa critique furieuse du « nationalisme bourgeois » et son appel à l’union du prolétariat ne cachent pas sa reconnaissance du « droit à l’autodétermination des peuples ». Lénine reconnaît que les « mouvements nationaux » sont de véritables mouvements de masse et que les « minorités nationales » ont des droits qui doivent être défendus par les forces révolutionnaires. Il souligne même que les revendications ethno-nationales sont des armes extrêmement nécessaires pour affaiblir le « nationalisme bourgeois » des Etats impériaux. D’où la nécessité pour les forces révolutionnaires de défier la bourgeoisie sur le terrain des « mouvements nationaux ».

Lénine nous le dit clairement :

Lorsqu’on analyse une question sociale, la théorie marxiste exige expressément qu’on la situe dans un cadre historique déterminé puis, s’il s’agit d’un seul pays (par exemple, du programme national pour un pays donné), qu’il soit tenu compte des particularités concrètes qui distinguent ce pays des autres dans les limites d’une seule et même époque historique.

Lénine, Sur le droit des nations à l’autodétermination
Affiche Soviétique 1924

Sur la discussion au sein du « mouvement national », il explique :

Secouer tout joug féodal, toute oppression des nations, tous les privilèges pour une des nations ou pour une des langues, c’est le devoir absolu du prolétariat en tant que force démocratique, l’intérêt absolu de la lutte de classe prolétarienne, laquelle est obscurcie et retardée par les querelles nationales. Mais aider le nationalisme bourgeois au-delà de ce cadre strictement limité et situé dans un contexte historique nettement déterminé, c’est trahir le prolétariat et se ranger aux côtés de la bourgeoisie. Il y a là une ligne de démarcation souvent très mince et que les national‑sociaux bundistes et ukrainiens oublient tout à fait.

Lénine, Notes critiques sur la question nationale

Mais c’est dans les textes suivants que la tâche des révolutionnaires sur le droit à l’autodétermination des peuples et la reconnaissance des « minorités nationales » est pleinement développée :

… Le paragraphe de notre programme (sur l’autodétermination des nations) ne peut être interprété que dans le sens de l’autodétermination politique, c’est-à-dire le droit à la séparation et à la formation d’un État indépendant.

Lénine, Thèses sur la question nationale

Comme la social-démocratie reconnaît le droit de toutes les nationalités à l’autodétermination, il faut que les sociaux-démocrates :

(a) manifestent une hostilité sans réserve envers tout emploi de la violence, sous quelque forme que ce soit, par une nation dominante (ou formant la majorité de la population) contre une nation désirant se séparer en État distinct ;

(b) exigent que la question de cette séparation soit réglée sur la base exclusive d’un vote de la population du territoire par un scrutin universel, direct, égal et secret ;

(c) mènent une lutte sans relâche, aussi bien contre les partis réactionnaires et contre-révolutionnaires que contre les partis bourgeois libéraux (les démocrates constitutionnalistes « progressistes » etc.) à chaque fois que ceux-ci défendent ou admettent l’oppression nationale en général, ou nient le droit des nations à l’autodétermination en particulier.

Lénine, Thèses sur la question nationale

… En défendant un régime d’Etat démocratique conséquent, la social-démocratie exige l’égalité absolue des nationalités et lutte contre toutes sortes de privilèges d’une ou plusieurs nationalités.

Lénine, Thèses sur la question nationale

… La social-démocratie exige la promulgation d’une loi générale de l’État qui protège les droits de toutes les minorités nationales partout dans le pays. En vertu de cette loi, toute mesure que la majorité nationale entend adopter pour créer des privilèges nationaux ou porter atteinte aux droits de la minorité nationale (dans l’éducation, dans l’utilisation de l’une ou l’autre langue, en matière budgétaire, etc.) doit être déclarée nulle et non avenue, et l’application de cette mesure doit être interdite sous peine de sanctions.

Lénine, Thèses sur la question nationale
Affiche Soviétique de 1959 : Unité des femmes pour la Paix, la Vie, le Bonheur.

Pour Lénine, il ne s’agit pas seulement de reconnaître et soutenir le droit des peuples dominés à la libération et à la construction de leur propre État (socialiste), mais aussi de la reconnaissance de la pluralité culturelle au sein de l’État socialiste. Comme l’État bourgeois est régi par la mono-nationalité, l’État socialiste doit être plurinational. Dans sa vision de l’État, le dirigeant soviétique propose un État fédéral « multinational » (au sens de nationalités culturelles). Pour cela, il met également l’accent sur la formation des cadres ouvriers et révolutionnaires à l’antiracisme, à la diversité culturelle et à la défense du droit à l’autodétermination. Il écrit à ce sujet :

L’éducation internationaliste des ouvriers des pays oppresseurs doit nécessairement consister, en tout premier lieu, à prêcher et à défendre le principe de la liberté de séparation des pays opprimés. Sinon, pas d’internationalisme. Nous avons le droit et le devoir de traiter d’impérialiste et de gredin tout social-démocrate d’une nation oppressive qui ne fait pas cette propagande. Cette revendication doit être posée d’une façon absolue, sans aucune réserve, quand bien même l’éventualité de la séparation ne devrait se présenter et être « réalisable », avant l’avènement du socialisme, que dans un cas sur mille.

Lénine, Bilan de la discussion sur l’autodétermination

La raison pour laquelle Lénine attache tant d’importance à la reconnaissance des « minorités nationales » et de leur « droit à l’autodétermination » est la complexité de la montée d’un mouvement de masse révolutionnaire dans un contexte social très diversifié sur le plan ethnique. Elle est également due à la relecture des écrits de Marx sur la situation en Irlande à la fin de sa vie. Une approche où l’on voit que, pour frapper durement les élites impérialistes, la révolution des peuples colonisés est nécessaire. Seule la libération des peuples colonisés et leur coordination avec les forces révolutionnaires dans les métropoles peuvent faire tomber l’impérialisme. Dans sa vision géopolitique, il déclare :

Dans les pays capitalistes avancés d’Europe occidentale et aux États-Unis, les mouvements nationaux progressistes bourgeois ont depuis longtemps pris fin. Chacune de ces « grandes » nations opprime d’autres nations dans les colonies et à l’intérieur de ses frontières. Les tâches du prolétariat des nations dominantes y sont précisément celles du prolétariat de l’Angleterre, au XIX° siècle, à l’égard de l’Irlande.

Lénine, La révolution socialiste et le droit des nations à l’autodétermination

Nous devons préciser que lorsqu’il parle de l’Irlande, il fait référence à l’approche de Marx en 1870. Il suggère qu’il n’y a pas de coup plus dur pour la bourgeoisie foncière anglaise que l’indépendance de l’Irlande et qu’elle devrait procéder à une réforme agricole. En ce sens, le révolutionnaire russe propose une vision pluraliste des forces révolutionnaires qui détruiront le capitalisme. À cet égard, il dit :

La révolution sociale ne peut avoir lieu que sous la forme d’une époque alliant la guerre civile du prolétariat contre la bourgeoisie dans les pays avancés avec toute une série de mouvements démocratiques et révolutionnaires, y compris les mouvements de libération nationale, dans les nations sous-développées, arriérées et opprimées. Pourquoi ? Parce que le capitalisme se développe de manière inégale, et que la réalité objective nous montre, à côté des nations capitalistes très développées, toute une série de nations très sous-développées ou pas du tout développées sur le plan économique.

Lénine, Sur la caricature du marxisme et de l’économie impérialiste

La situation en Amérique latine

Dans La révolution socialiste et le droit des nations à l’autodétermination, Lénine ne fait pas mention de l’Amérique Latine. Il est clair que le penseur russe connaissait très peu la réalité de nos pays (tout comme Marx), il ne savait donc pas comment caractériser cette région ni société capitaliste avancée ni société semi-coloniale. Le seul à avoir écrit d’importantes analyses de la lutte des classes et de la dynamique politique de notre région c’est Léon Trotsky, pendant son exil au Mexique. Cependant, le chef exilé de l’Armée Rouge n’a pas étudié les conflits ethniques latino-américains (qui sont pourtant évidents au Mexique). C’est pourquoi, pour ce document, nous n’aborderons pas ses analyses.

Les autres langues : en Amérique Latine, on parle plus de 400 langues disctinctes dont 103 sont utilisées dans 2 pays ou plus. 26% de ces langues sont en train de disparaître et 1 peuple indigène sur 5 ne parle plus sa propre langue.

Celui qui a abordé la dimension ethno-nationale dans ses interprétations de la réalité latino-américaine est le marxiste péruvien José Carlos Mariátegui, qui a vu dans les peuples indigènes et leurs conflits une force centrale dans le processus révolutionnaire péruvien, en particulier, et en Amérique Latine, en général. Son héritage se retrouve à ce jour dans divers courants et forces à travers le continent. Cependant, le mariateguisme (que nous n’aborderons pas à cette occasion), a également été très soumis et invisibilisé par le marxisme hégémonique. Et le fait est que les intellectuels de gauche en Amérique Latine sont fondamentalement créoles (appartenant à une ethnie dominante) et profondément eurocentrés.

Il est curieux que Lénine, appartenant à une ethnie dominante (russe), ait eu la capacité de reconnaître la complexité ethnique de sa réalité et de valoriser les revendications ethno-nationales. Malheureusement, la majorité des intellectuels et révolutionnaires latino-américains, appartenant à une ethnie dominante (l’ethnie créole ou « nationale », entendue comme « uruguayenne », « argentine », « chilienne », « mexicaine », « hondurienne », etc.), n’ont pas su reconnaître la complexité ethnique de l’Amérique Latine et valoriser les revendications des peuples d’origine et d’ascendance africaine.

Le problème dans la pensée léniniste pour interpréter l’Amérique Latine, c’est que Lénine pensait qu’avec la construction d’États indépendants, la domination des États les plus puissants (Russie, Autriche, Serbie, etc.) serait éliminée. C’est pourquoi, après la désintégration du monde soviétique, tant de conflits ethniques extrêmement violents ont éclaté en Europe de l’Est. L’histoire et la réalité de l’Amérique Latine montrent également qu’après avoir obtenu l’indépendance politique de l’Espagne, les chaînes coloniales n’ont pas été brisées. Concrètement, l’histoire du continent est une succession de dominations coloniales.

Pourcentage de population indigène et population indigène totale par pays

Et en même temps, les relations de dépendance coloniale des pays d’Amérique Latine vis-à-vis des puissances occidentales doivent s’ajouter aux relations coloniales au sein de nos propres pays. La loi du développement inégal et combiné et de l’Amérique Latine de George Novack expose les relations coloniales intracontinentales. Il faut ajouter à cela la contribution gigantesque de Pablo González Casanova et Rodolfo Stavenhagen avec le concept de « colonialisme interne ». Le fait est que les sociétés nationales dominantes (l’identité culturelle dominante de nos pays) exercent une relation absolument coloniale, qui n’a pas changé en 500 ans, avec les peuples indigènes et ceux d’origine africaine.

Penser à partir de l’Amérique latine nous fait voir que l’indépendance politique ne suffit pas pour nous libérer du colonialisme. Et c’est là qu’interviennent les importantes contributions du léninisme. La « question nationale » dans notre continent ne peut être résolue sans un véritable processus révolutionnaire qui non seulement combat l’obséquiosité des élites nationales par rapport aux centres impériaux, mais qui transforme aussi radicalement les modes de relations sociales au sein de nos sociétés. C’est un processus que le prolétariat doit affronter avec toutes les nations opprimées du continent (oui, il est temps de reconnaître le caractère de « Nation » aux peuples indigènes). En gros, soit nous devenons des États plurinationaux, soit il vaut mieux que ces États oligarchiques disparaissent directement.

Il est temps de reconnaître la complexité ethno-nationale de nos sociétés. Et l’importance des « minorités nationales » dans le processus révolutionnaire latino-américain. Lénine l’a reconnu, d’où le grand exploit soviétique. Si nous ne le reconnaissons pas. Il est préférable de continuer à être dominé. Et surtout, méfions-nous de ces beaux-parleurs qui, sous leurs grands discours sur la « patrie », dissimulent leurs alliances avec la bourgeoisie internationale et renforcent les rapports de domination envers les « minorités nationales », c’est-à-dire des défenseurs du colonialisme international et interne.

Nouvel emblème de l’État Plurinational de Bolivie.

Sur la sociale-démocratie au sens où Lénine l’entend:

La prévision d’Engels, selon laquelle la bourgeoisie devient de moins en moins révolutionnaire à mesure que vieillit le capitalisme, n’a pas manqué de se vérifier à l’échelle mondiale, dans tous les pays où la révolution bourgeoise restait à faire. À l’époque de Lénine déjà, le prolétariat dut prendre en charge dans un premier temps – la phase de la révolution bourgeoise de février 1917 – les tâches socialistes étant réalisées en octobre. Cette même double tactique, appelée sociale-démocrate, devait également s’appliquer, aux yeux de la Troisième Internationale révolutionnaire, aux pays, coloniaux et dépendants de la Chine à l’Afrique et à I’Amérique latine. L’histoire de l’Allemagne a donc été en quelque sorte le laboratoire, où s’élaborèrent les solutions valables pour tous ces pays du monde ! Ainsi l’étude des conditions de l’Allemagne à partir de 1848 et de la tactique politique élaborée par Marx-Engels permit à Lénine d’établir, dès 1905, les Deux tactiques de la social-démocratie dans la révolution démocratique en Russie. Définissant magistralement ce qui dans les conditions matérielles « retardataires » imposait une politique non pas communiste, mais social-démocrate, Lénine y préconisa, en l’absence d’une bourgeoisie révolutionnaire, de prendre la tête de la révolution dès le début du processus – la phase bourgeoise – pour le conduire jusqu’à son terme – le socialisme, et il notait que les mesures démocratiques bourgeoises sont indispensables au prolétariat – non pas lorsque le capitalisme est développé comme aujourd’hui en Europe où la démocratie est en pleine dissolution et doit être éliminée et non restaurée, mais dans les pays encore essentiellement précapitalistes où une politique sociale-démocrate correspond encore à une phase progressive de l’histoire.

https://www.marxists.org/francais//marx/works/00/sda/sda_1_1.htm#sdfootnote26sym