Le système de crédit social chinois : nouveau Black Mirror ? (Partie 2)

Le système de crédit social chinois : nouveau Black Mirror ? (Partie 2)

Un point de vue chinois sur le système de crédit social de la Chine : "Les Occidentaux qui lisent les rapports occidentaux alarmistes sur ce sujet n'ont pas beaucoup accès à l'information réelle. Voici un petit compendium pour partager quelques connaissances et une compréhension de base." Par He Zhao
Source : Blog de He Zhao, Social Harmony System of China - 7 octobre 2019
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Le système d’harmonie sociale de la Chine est principalement construit pour les entreprises, un peu comme les systèmes de notation sur Yelp, Google Reviews ou IMDB. Pour les particuliers, il remplacera probablement complètement le système occidental de crédit, basé sur la dette, par un système basé sur la récompense d’un comportement digne de confiance et pro-social.

Elle est véritablement démocratique et touche tous les membres de la société de la même manière. L’honnêteté, la fiabilité, la responsabilité, la compassion et les choix éthiques sont récompensés de la même manière pour tous, riches ou pauvres. Le système consiste principalement à remplir ses obligations financières et d’autres obligations, comme il peut y en avoir dans les activités commerciales ou simplement payer la garde de ses enfants, et les sanctions sont le plus souvent des choses comme le fait de ne plus pouvoir réserver des vols en première classe ou des restrictions de voyage.

la technologie numérique crée plus de cohésion et de connexion – sous le socialisme

Le comportement individuel au quotidien est un élément mineur du système, mais il peut aussi être utilisé pour dénoncer le classisme, le sexisme, le racisme, la corruption sur le lieu de travail, les patrons véreux, les abus de pouvoir des fonctionnaires, toutes sortes de fautes et d’injustices sociales. Il peut être utilisé par la personne la plus pauvre pour dénoncer la plus riche. Il peut être utilisé par les femmes pour dénoncer les hommes. Il entrave certainement la liberté : la liberté de maltraiter les travailleurs, de brutaliser les faibles, d’abuser des conjoints, de manquer de respect à l’espace public, d’être un connard.

Comparez cela au système de notation de crédit, basé sur la dette, dans les États capitalistes, qui détermine qui peut voyager, acheter une propriété, etc. Il se base uniquement sur la capacité à rembourser les prêts, ce qui profite de manière disproportionnée aux riches et punit les pauvres.

De nombreux Chinois à qui l’on a interdit les voyages internationaux se sont mal comportés à l’étranger : j’aimerais seulement que des pays comme l’Angleterre récupèrent leurs hooligans ivres qui vomissent devant mon immeuble à 5 heures du matin après avoir crié et chanté dans les rues toute la nuit.

Voici quelques informations détaillées sur le fonctionnement du système d’harmonie sociale, fournies par Ian Goodrum, un journaliste qui vit et travaille en Chine, dans lesquelles il cite et explique des pages de la politique officielle. (lire la traduction de son article)

Plus de 2/3 des citoyens chinois la soutiennent, selon cette étude de l’Université Frei de Berlin. La dernière fois que j’ai vérifié, c’est le sens réel de la démocratie.

Malgré l’écrasante campagne de peur de « 1984 », « BLack Mirror », « totalitaire », « Big Brother », certaines publications occidentales qui ont une conscience et un peu de cran ont fait des reportages plus équilibrés. Wired Magazine a publié une rétractation de ses précédents articles mal informés et calomnieux : How the West Got China’s Social Credit System Wrong

espace de travail à Pékin

Bloomberg, à contrecœur, très à contrecœur, admet que le système est soutenu par les Chinois et que cela pourrait être une chose positive : Why Big Brother Doesn’t Bother Most Chinese

Voici même le Washington Post avec un point de vue plus équilibré.

Les Occidentaux sont horrifiés par ce que ce système signifierait ici en Occident, ne pouvant pas imaginer qu’il a des fonctions et des significations très différentes dans une société profondément différente, avec une structure politique profondément différente. Le Parti Communiste de Chine donne la priorité au bien-être des gens et élabore ses politiques en fonction de ce bien-être plutôt que du profit des entreprises, et il représente les intérêts de la majorité, plutôt que ceux d’une petite minorité d’élites.

La seule chose qui importe, et qui fait toute la différence dans le monde, est la composition de classe et le caractère de classe d’un parti au pouvoir. La surveillance, l’extraction de données, la peine capitale, l’énergie nucléaire, etc. – horribles, cauchemardesques et désastreux sous le capitalisme, mais peuvent être des aubaines pour la société sous le régime socialiste. Au lieu d’apporter plus d’aliénation, d’isolement et de peur, la technologie numérique utilisée de la bonne manière crée plus d’empathie, de confiance, de cohésion, de connexion et d’harmonie.

Boîte de nuit à Pékin

Lire aussi : Chine : Comprendre le système de crédit social par Pierre Sel dans la Revue Esprit