Capucine Sauvage

Pourquoi ce site ?

Affiche de la République Socialiste Soviétique d’Ukraine – Égalité – 1962

Sur ce site, je traduis et partage des informations, des articles, qui viennent d’ailleurs et qui donnent une autre vision des choses. Le but est de désaxer notre regard, de prendre du recul vis-à-vis des médias dominants pour pouvoir en faire la critique et tenter de comprendre la complexité des choses. Voilà ce qui me pousse à faire ce travail.

J’ai grandi en France, un pays colonial, impérialiste. On m’a appris que nous sommes les héritiers des lumières, que notre civilisation est supérieure, que nous devons la défendre et en faire profiter ceux qui n’ont pas notre chance. Avec une telle construction, comment s’intéresser aux autres, à leur culture, à leur manière de vivre, puisqu’elles sont inférieures ? Comment ne pas être condescendante, considérer l’autre comme un frère oui, mais un « petit » frère ?

Par exemple, je me suis rendue compte que mon imaginaire en ce qui concerne la Chine (l’Afrique aussi d’ailleurs) est empreint d’images coloniales. Mon éducation, ma culture de française moyenne et ce qu’ont infusé les médias dans mon esprit, c’est l’image d’une Chine arriérée. Malgré moi, quand j’entends qu’un virus serait apparu en Chine, dans le marché d’une ville inconnue (de moi) où des gens vendent des animaux sauvages pour les manger, l’image qui se forme de prime abord dans ma tête est celle d’un marché moyenâgeux avec des gens en guenilles qui vivent dans des maisons en terre avec des toits de paille. Ce n’est pas la métropole ultramoderne de Wuhan et ses 11 millions d’habitants…

Une fois ce constat fait, reste à savoir d’où ça vient et comment y remédier. Qu’est-ce qui nous empêche de voir ? Qu’est-ce qui nous empêche d’avancer vers l’autre ? Voilà une piste.

Ce bien vilain défaut…

Il me semble qu’il y a chez nous un interdit caché, inconscient. Celui d’être curieux. Être curieux, c’est prendre le risque de découvrir qu’on nous a menti, que des pays que l’on nous dit arriérés sont, au contraire, plus avancés que nous dans bien des domaines, et même parfois plus heureux.

Braver l’interdit, c’est vouloir comprendre, sans a priori, c’est mettre ses préjugés de côté. C’est, pour moi, se glisser dans la peau d’un extra-terrestre qui débarquerait sur Terre par hasard et qui chercherait à saisir la complexité des peuples qui l’entourent.

La difficulté c’est que braver un interdit c’est aussi prendre le risque d’être critiqué, marginalisé pour son audace parce que « ça ne se fait pas ». Quand on s’intéresse à Cuba, aux Chinois, au Vénézuela, à la Bolivie ou, pire encore, à l’URSS, on est bien souvent taxés de « stalinisme ». Terme qui revêt évidemment un aspect très péjoratif dans la bouche de ceux qui l’utilisent. C’est une sorte de « point Godwin de gauche ». Une manière de clore le débat et de perpétuer l’interdit inconscient. Il est beaucoup plus confortable de rester bien au chaud avec ces petites idées, ces vieilles théories sclérosées, que d’être bousculé dans ses croyances. Parce que oui, ça bouscule, ça déstabilise, parfois même ça fait mal, de découvrir d’autres visions du monde, de réfléchir et de se remettre en cause, d’accepter de n’être ni supérieur, ni omniscient.

Or, qui subit l’impérialisme ? Et qui tente des choses, depuis des décennies, pour lui résister ? Sommes-nous vraiment les mieux placés pour prétendre donner des leçons ?

Il y a eu l’URSS et le bloc de l’Est, des tentatives en Afrique lors de la décolonisation. Aujourd’hui, il y a des pays d’Asie : les Chinois, le Vietnam, le Kerala en Inde ; pas mal de pays d’Amérique Latine et d’autres encore. Chaque pays propose une manière de faire, aucun ne prétend avoir « la vérité ». Pourquoi se priver de toutes ces expériences ? Ne peut-on pas en faire des critiques constructives pour faire avancer notre pensée au lieu de rester sur nos vieilles guéguerres d’européens qui ont grandi dans un pays impérialiste et qui n’ont jamais connu la faim ?

Je ne suis pas « stalinienne » bien que je n’aie rien contre ceux qui s’en réclament. Je ne sais d’ailleurs pas vraiment ce que je suis, je n’ai justement pas envie de me réduire à une étiquette. Ce que je sais c’est que, ne vous déplaise, je suis curieuse et que je ne suis pas près de m’arrêter.

J’ai décidé d’ouvrir ce blog parce que souvent la curiosité s’arrête à la barrière de la langue. L’idée est donc de rendre accessibles au plus grand nombre des contenus qui me paraissent intéressants. Ce n’est qu’une petite contribution mais je l’espère utile.

Bonne lecture !